dimanche 6 août 2017

Résultats de la dictée du mercredi 2 août

 1 - PERRIER Sébastien
 2 - PARAINGAUX Nicole
 3 - MORANNE Jacques-Marie
 4 - CHAMPY Monique-Marie
 5 - MALENFANT Patrick
 6 - BOISSE Nathalie
 7 - LE HEBEL Patrick
 8 - SEBASTIEN Delphine
 9 - BADUEL-DOUSTRAC Yolande
10 - MOUSSET Hubert
Félicitations aux gagnants et aux 3 adolescents. Merci de votre participation et rendez-vous l'été prochain.

vendredi 4 août 2017

Dictée du mercredi 2 août

 Dans le cadre du Salon du Livre de Mesquer, le mercredi 2 août, le 8ème concours d'orthographe organisé par la Bibliothèque Pour Tous a connu un franc succès : 45 participants de tous âges ont tenté leur chance !!! Sans oublier trois adolescents et neuf enfants.
La dictée était extraite de La Presqu'île, un récit de Julien Gracq.
Résultats pendant le Salon du Livre, le dimanche 6 août à 12 h, salle Artymès.

"Rien ne se dissimule plus malignement que la mer, jusqu'à la dernière seconde, à ceux qui l'approchent et cherchent fébrilement  à la découvrir : quelque sortilège qui tient de l'agilité proverbiale des obèses a lové cette indéguisable dans les plis de verdure, l'a roulée dans un lé de brume, embrouillée de branchages et de fils télégraphiques, et pourtant dénudée longtemps avant qu'elle se laisse apercevoir.
Entre la route de la côte qui aboutit au terre-plein  et celle qui l'enserre par l'arrière le village n'a pas de rues, mais seulement des venelles sans trottoir, qui semblent plus propres que des rues, parce que  l'asphalte se soude directement, par un joint bien luté, aux murs des maisons de granit... Les fenêtres en vis-à-vis engagent la conversation à travers la venelle sans autre gêne que le râclement des sabots de pêcheurs , ou le claquement plus étouffé des pas des estivants qui vont souvent pieds nus. Ca et là, devant le renfoncement d'une façade, gonfle la grosse boule verte et cloutée de rose des beaux hortensias de la côte- en frôlant les murs, on sent contre la joue la fraîcheur de cave des moellons de granit. On passe le long de courettes minuscules où pend encore à sécher tout l'attirail des baigneuses galantes célébrées par les cartes postales de l'époque des bains de mer : épuisettes, haveneaux, espadrilles empesées par l'eau de mer, paniers de pêche d'osier qu'on porte en bandoulière, avec une fente en tirelire au milieu de leur couvercle... Mais ces fausses maisons de pêcheurs, louées pour l'été, avec leurs chats dormeurs, avec leurs croisées aux rideaux de tulle empesés et naïfs, sont parfois des boîtes-surprise ; dans la pénombre fraîche et encombrée, on aperçoit une fille jolie et jeune- cambrée dans son bikini devant la glace de l'armoire- qui chantonne en soulevant ses cheveux sur sa nuque de ses deux bras levés, et l'intimité de la ruelle paysanne soudain muée en rue chaude fait lever dans l'imagination du flâneur je ne sais quel fantôme incongru et piquant de la luxure...
  Quand il déboucha sur le quai, la lumière crue et limpide des salines, presque aveuglante, fit soudain de la plage encore animée, éclaboussée, avec les cris des baigneurs, avec les tentes orange et rouge qui claquaient dru, une petite fanfare attardée , mais encore alerte et pleine de feu... Tout le Kergrit nomade à cette heure-là, se serrait sur l'étroite bande de sable sec, même les retraités à paletot d'alpaga, les jambes écartées, les mains derrière le dos, chassés de leur rocher à moules par la marée haute..."